Lieux-dits principaux
Les pâturages, prés anciens dont certains ont donné leur nom à des quartiers nouveaux :
Aigre-Vie
Littéralement voie penchée dans le parler régional.
Faire aigre, signifie incliner pour faire bras de levier.
Champs la Méras
Prés et champs marécageux jadis.
Viendrait de mairâsse : marais.
La Condemenne
Prés et champs, du préfixe cum, avec et dominium, domaine. Les condemennes (condemine, de condominium) étaient à l’origine des parties de la réserve seigneuriale. Elles formèrent ensuite un domaine possédé en commun, correspondant à l’Allmend de la suisse alémanique.
Sur Cré
Terrain plat au dessus du crêt.
Dô Cré (Dos Cré)
Vers le crêt, en direction du crêt.
Es Combe
Celtique cumba, petit vallon
La Fenatte
Diminutif de fin. Fin, dans l’ancienne économie rurale : sole, portion du territoire d’une commune où les cultures varient en trois ans (assolement triennal avec une jachère d’un an et culture de blé.
La Fin
De fines = territoire, ensemble de champs, avec assolement triennal.
Les Maîchières
Prés et champs jadis mauvais, P : Les Maitchîres. Une maîchière est un pré marécageux.
Planche Brussalle
Prés et champs dans le brouillard. Brussâlaie = bruiner. Brussâles : brouillard, brume. Patois : Piaintches Brussales. On trouve ce lieu-dit à Develier en 1526.
Pré Leuchu
Prés et champs là au-dessus, permutation jurassienne.
Pré Potat
Pâturage en pente, dans une sorte de cuvette, d’où son nom de potat, pot.
Une rue Potat existait à Develier. Les habitants de cette rue demandaient au conseil d’ériger une fontaine en 1821.
La Sacie
De salicetum, taillis de saules.
Saint-Imier
L’église de Develier possédait une terre, dit le fief de Saint-Imier, dont elle retirait un canon annuellement de 25 pénaux de blé et autant d’avoine. Cette terre est évaluée à 190 Louis avant la révolution française.
Sous les Auges
Pâturage avec deux bassins, du latin alveus, auge, dans le secteur de la côte de Develier-Dessus.
Sur Charmoille
Du bas latin calmis, aux champs.
Sur les Viviers
Jadis Chu les Etaings = étangs.
Les Quatre Faux
Un champ ayant une surface correspondante au travail de quatre faucheurs en une journée.
Les Vargis
Essais de vergers probablement. Vardgis, vardgie = verger. Sur la carte Siegfried de 1873, on peut encore voir que la forêt ne s’est pas encore étendue à ce vallon.
Les Voirannes
Varannes, varenne, de vouaraine, ainaie, tailli de vernes.
Provenance des noms d’autres rues du village
Les rues portant le nom d’un personnage illustre :
Abbé Sérasset
Nicolas Marin, curé de Develier de 1830 à 1869. Né à Delémont, le 6 mars 1806, ordonné prêtre le 10 avril 1830. Il s’est notamment occupé de la restauration de l’église en 1831. En 1841/42, il met à jour les vestiges gallo-romains de Champs la Méras avec le concours d’Auguste Quiquerez.
Xavier Chappuis
Peintre, maire de Develier de 1850 à 1854. Xavier Chappuis est né le 12 mars 1804 et décéda le 27 février 1889. Ce personnage consacra une grande partie de son temps à sa commune et occupa de nombreuses fonctions et charges publiques. Son nom est souvent cité dans les annales de Develier. Artiste peintre, il est l’auteur de plusieurs tableaux dont deux entreposés à la cure catholique de Develier. Deux de ses tableaux ornent les autels latéraux de l’église de Saignelégier et il est l’auteur des chemins de croix de l’église de Montfaucon.
Il a offert l’autel de la Chapelle de Develier-Dessus.
D’autres œuvres sont conservées notamment à la Chapelle de Vorbourg (ex voto), à la Maison Chappuis à Soyhières (tableaux) et au Musée national de Zurich (peintures sous-verre).
Maître mineur, il fut notamment l’un des concessionnaires des mines de Develier.
Autres noms de rues rappelant un ancien établissement ou la géomorphologie des terrains :
Chemin du Battoir
Qui mène d’un bâtiment qui était alimenté par un canal d’amenée d’eau (actuellement chemin de l’Ile) pour faire fonctionner un battoir à traction hydraulique.
L’installation fut abandonnée lors de l’expropriation d’une partie de l’eau de la source de la Tuf à Develier-Dessus vers 1900. Un atelier mécanique était associé à la même fonction et M. Baumann, propriétaire d’alors dut cesser ses activités. Le bâtiment devint la propriété de la famille Herman Greppin-Keller, agriculteurs.
Rue des Brandons
Situe l’ancien emplacement du feu des brandons.
Rue Brûlée
Rappelle l’incendie du 19 juillet 1850 durant lequel 10 maisons furent détruites ; 14 ménages, soit 42 personnes, se trouvèrent sans abris.
Rue du Canal
Rappelle l’existence d’anciens canaux d’irrigation mentionnés dans les procès-verbaux du conseil des années 1817 à 1845.
La Charrière
Chemin à chars, chemin carrossable. Ce n’est que le temps et le manque d’entretien qui a dégradé ces chemins. Patois : la tchairière, mauvais chemin.
Rue des Collines
Rappelle la géomorphologie du terrain.
Chemin de la Dîme
Du nom de la redevance en nature sur les récoltes, du latin decima, le 10ème, qui revenait à l’Eglise.
La maison de la Dîme est l’actuelle maison de M. Imier Montavon, laquelle possède une chambre haute donnant sur la grange, dite « chambre du Prince-Evêque ». Elle servait probablement à y engranger la part du Prince. Cette maison possédait également un double grenier de l’autre côté du chemin, le seul du village dont un côté pouvait être réservé à la dîme du grain.
Chemin de l’Ile
Rappelle la portion de terrain située entre la Pran et l’ancien canal d’amenée d’eau au battoir.
La Louvière
Du bas latin luperia, repaire des loups.
Chemin des Minoux
Rappelle l’existence d’anciennes mines de fer (chemin des mineurs).
La Monte
Es Montes, prés et champs qui montent.
Chemin du Moulin
Chemin situé au-dessus de la route de Bourrignon sur laquelle est situé la ferme du Moulin.
Rue du Puits
Rappelle l’existence d’un ancien puits romain.
Rauchemur
Pierres sèches, rappelle les ruines romaines découvertes dans ce secteur.
Rue des Ruisseaux
Située à l’intersection des déversoirs de la source aux Oiseaux et de la Golatte.
Chemin des Sources
Aboutissant à la source aux Oiseaux.
Rue des Tilleuls
En souvenir des deux tilleuls situés à l’emplacement de l’école primaire actuelle. Les tilleuls plantés à l’occasion des mariages se trouvaient plus précisément en lignées sur le tronçon Nord-Ouest de la rue des Tilleuls.
Champ de Val
Champs situés au-dessus de la route de Bourrignon, dont le tracé est très encaissé.
Les fermes à l’extérieur du noyau du village :
Claude-Chappuis
« Cette métairie située sur le chemin de Bourrignon, est à l’extrême hauteur du fer à cheval. Un certain Claude Chappuis lui a donné son nom et en 1540 il y demeurait encore. Cette ferme fut achetée vers 1580 par M. Bennot, qui l’augmenta de diverses propriétés voisines achetées à la commune et aux habitants.» Henry Joseph Nusbaumer l’habite en 1824. Elle devient la propriété du syndicat chevalin de Laupen en 1919.
Alfred Tschirren, son fils Jean, puis son petit-fils Jean-Claude l’exploite tour à tour depuis 1926. En 1947, un petit restaurant complète le rural. En 1880, le toit de chaume qui recouvrait l’habitation fut remplacé par des tuiles. La ferme fut restaurée en 1974 et le restaurant en 1988.
Les Vies
(Es Vies) « Petite métairie enclavée dans le pâturage de la bourgeoisie de Develier qui l’a achetée en 1690 pour 2500 livres ».
Il s’agissait d’une métairie appartenant au Prince-Evêque de Bâle, remise en fief en 1653 à l’hambourg de Develier, propriété du Couvent des Ursulines de Porrentruy, puis vendue en 1690 à la bourgeoisie de Develier. Dès la fin du XVIIIème siècle la ferme fut occupée par plusieurs familles de Develier. Des travaux pour la construction des caves sont entrepris en 1943. En 1952, la bourgeoisie accorde l’installation du téléphone à Fritz Lobsiger, fermier. En 1956, la bourgeoisie décide d’installer l’eau et l’électricité à la ferme. Un premier captage d’eau avait été réalisé en 1933.
A la résiliation d’un bail en 1966, le docteur Georges Broquet de Delémont, puis MM. Marc Chappuis et Léon Farine de Develier s’offrirent à louer le domaine. L’association de la ferme des Vies fut constituée. La section locale de rassemblement jurassien s’occupa de la réfection de l’habitation avec l’aide financière de la bourgeoisie de Develier. Une nouvelle série de travaux furent entrepris en 1992 pour conserver l’habitat et ses alentours. Les terres entourant la ferme sont louées depuis 1966 au syndicat ovin de Pleigne et environs.
Tivila
(Il ne fait presque pas de doute que ce nom est dû à l’initiative de l’abbé Sérasset). Ferme bâtie en 1840. Appelée aussi « La Rintsche » sur d’anciens documents officiels et c’était le terme le plus usité parmi les aînés de Develier. Succédant à la famille Kohler, c’est en 1929, que Jules Zuber s’établit avec sa famille au Tivila. Deux générations suivent à la ferme : Joseph Zuber, 1949, Heidi et Richard Zuber en 1981.
La Combatte
Sous Fontenez, bâtie en 1845, ravagée par un incendie en 1902. Propriété de la famille de François Rippstein, domiciliée à Delémont, la ferme contient encore la grande roue à aube qui actionnait la scierie et qui permit la reconstruction de la ferme. Les bâtiments ont alors été considérablement agrandis selon la mutation faite par le géomètre en 1904. L’Etat des sections de Develier (ARCJ 521 DT 8) datant de 1876, mentionne la veuve Rippstein et ses enfants comme propriétaire. Jacob Hanser l’acquiert en 1896. Ses fils Willy, Fritz et Robert l’achetèrent en 1947. L’électricité y parvient en 1968 et dans la même année elle est alimentée en eau sur la conduite de la ville de Delémont.
Elle est exploitée aujourd’hui par la famille de Robert Hanser, la troisième génération.
La Golatte
Le nom de la ferme provient du mot goulat ou golat, de gueule, latin gula, gosier. Le ruisseau qui prend source dans les environs immédiats a le même nom. Il provient certainement de la géomorphologie du lieu. Le ruisseau se jette effectivement dans le vallon très encaissé des Vargis. La ferme fut construite en 1895 par Jean Zbinden. Elle est rachetée par Gottfried Leuenberger en 1917. Trois générations de la famille Keller l’habitent et l’exploitent depuis 1924 : Christian puis Alferd, son fils en 1961, et Edwige Lobsiger, née Keller depuis 1985.
Le Pécal
Ferme bâtie en 1837. Le Pécâ, du latin pascuum, pâquier, pâquis, paicâ = le pâturage.
Le fils Jean Zbinden de la Golatte reprend le Pécal en 1908.
A sa mort en 1948, elle revient à deux de ses enfants, Adolphe Zbinden et Marthe Hirschi, née Zbinden. Le fils de Marthe Hirschi la reprend en 1964. Il l’expoite actuellement avec son fils Christian. En 2005, un incendie la détruit totalement. Une nouvelle maison familiale et un nouveau rural seront reconstruits, dans le courant de l’année 2007.
Belle-Côte
Construite en 1900, cette loge était destinée à accueillir le bétail en estivage sur les 90 hectares de pâturage de la bourgeoisie. La loge, baptisée Belle-Côte fut transformée dès 1945 ; on y aménagera notamment un petit appartement pour le berger. En 1956, la bourgeoisie accepte l’amenée de l’eau et de l’électricité. Fritz Messerli, Paul Greppin, Louis Neukomm, Paul Bürki, André Gueniat et finalement Joseph Frund furent les bergers en ces lieux.
Lieu-Galet
Comme la région est garnie de galets d’origine vosgienne, il faut voir dans ce mot l’ancien français gal, caillou, qui paraît d’origine gauloise. La ferme existait déjà en 1515, selon Vautrey. L’ancienne ferme, dont une partie de l’habitation existe encore, fut construite en 1686. Un certain Cristen Summer y résidait en 1834. L’électricité y parvient en 1947. Armand et Laure Garessus conclurent un bail avec la bourgeoisie de Montavon en 1949.
Le rural attenant fut détruit par un incendie en mars 1968 et reconstruit indépendamment, selon des normes contemporaines, alors que l’habitation fut restaurée dans le respect du style des anciennes demeures jurassiennes. Elle est la propriété de la bourgeoisie de Montavon, depuis 1926.
Beaulieu
Ferme bâtie en 1844. Léon Greppin en est le propriétaire en 1896 ; Xavier, Paul, Louis et Joseph Stöcklin en 1920. Elle revient à Lina, née Scheurer et François Lauper en 1926.
Depuis 1950 elle est habitée et exploitée par la famille d’Ernest Lauper.
Pré au Maire
Ferme bâtie en 1857. Achetée en 1904 par Joseph Stadelmann, puis après 1917 par deux autres propriétaires : la famille de Jean Wüthrich, fils de Frédéric s’y installe dès 1923. Son fils Jean, et maintenant Jean-Pierre l’exploitent depuis 1959.
Le Sommet
Plantée à 880m d’altitude, la ferme du Sommet fut construite vers 1930 par M. Emile Girardin. M. et Mme Alexandre Hofer-Comment, venant de Courgenay s’installèrent en avril 1955. Les propriétaires issus de la famille Hofer la cèdent à Alfred Schmitter en 1984. Le raccordement électrique est demandé dès 1967.
Les Chauxfours
Bâtie en 1845. Ancienne ferme dont le nom provient certainement de four à chaux. La vocation rurale est abandonnée aujourd’hui pour laisser la place à une belle maison familiale avec une écurie à chevaux, occupée par la famille de Christian Sommer depuis 1991. Le raccordement électrique est demandé en 1967, « Les Chauxfours » appartient à la famille Meister, puis à Suzanne et Gabriel Brancucci jusqu’en 1991.