Galerie du Cénacle
Je ne vous dirai que des sornettes et des balivernes, car la vie est trop courte pour que l'on se prenne au sérieux.
On dit que notre société a créé un monde absurde, qu'elle rend l'homme débile et fou et que seul l'imaginaire nous permet d'échapper à cette triste réalité: on dit que notre société a besoin de l'art pour échapper à l'ennui. Peut-être, mais à condition qu'il ne la gêne pas !
La place de l'art est donc ambiguë et l'artiste serait naïf de croire que l'imaginaire peut ébranler la solide charpente de la société, tant il est vrai qu'on a réduit l'art au rôle d'«amuse-gueule», de passe-temps. La souffrance et l'injustice règnent, l'air est devenu irrespirable, la terre inhabitable, mais l'artiste est démuni, impuissant à changer le cours des choses.
C'est pourquoi le doute est son unique certitude. Ce sentiment d'impuissance qu'il éprouve, générateur d'angoisse, est aussi le moteur de sa lutte avec les contradictions existentielles, la source même de sa créativité: s'immerger dans la lumière ou se faire étouffer, en attendant la fin.
Dans cette attente, j'essaie d'aimer l'art en essayant d'en faire, de vivre en me contentant d'être à la poursuite d'une beauté éphémère qui me donne l'illusion d'une impossible harmonie, mais... que j'espère ne jamais atteindre.
Giorgio Veralli
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